Situation de l'Amiga en France (Février 96)

Menou Lionel (menou@insa.insa-lyon.fr)

Aprés avoir été un réel succés informatique en France, l'amiga semble avoir durement ressenti la disparition de Commodore: il est ainsi impossible, depuis longtemps, de trouver un logiciel pour cette machine à la FNAC.

De "grand nom" (comme Cedric Beust, bien connu sur le réseau Amiga français) ont quitté notre ordinateur. Des 4 revues dédiées à l'Amiga en 1993, seul Amiga News et Dream ont survécu, et le projet d'édition d'"Amiga Waves", visant un public situé entre Dream et ANews, a, pour l'instant, échoué. De plus, le prix des machines distribuées par la société INNELEC reste assez dissuasif (19 000 F pour un 4000T, et environs 4000 F pour un 1200 HD).
Sachant de plus qu'INNELEC n'avait commandé que 1500 machines à Amiga Technologie, la France semblait devoir être considérée comme un marché secondaire, malgré la présence de gilles Bourdin (bien connu des abonnés de fr.comp.sys.amiga), dans l'équipe dirigeante d'AT.
La seule apparition de l'Amiga à la télévision, depuis plus d'un an, a eu lieu en Décembre, dans le "cyberflash", sur Canal+ ( chaine qui semble encore utiliser des Amigas, au moins comme prompteur).
Cependant, le BBS RAMSES (dédiés à l'Amiga) n'a pas vu sont trafic baisser, bien au contraire. Deux site ftp ont été ouvert (ftp.cnam.fr et aminet.grolier.fr) et deux revues vendues par correspondance RAM et Amigraf'x ont vu le jour.
Finallement, la situation n'est pas si tragique : des 1200 ont été vendus pour Noël (malgré tout), et des programmeurs de renom (P.P. Delaunay, D.Gournelle, D.Screve) restent toujours fidèles à la machine.
En fait, il reste encore un public fidèle et important, comme l'a prouvé le succés de l'Amiga Expo (les 9 et 10 décembre 1995):

Bravant la grève des transports, un peu moins de 2500 personnes se sont rendues à la manifestation organisée par la société CUDA. Là, toutes les sociètés française vivant de l'Amiga (TURTLE BAY DIRECT, PHOENIX DP, SERELE, DELTA GRAPH'X et bien sûr CUDA) ont réalisé des ventes impressionantes, grâce à des prix attractifs (l'Amiga 1200 à 2850 F chez TURTLE BAY, par exemple).

Le salon, qualifié de "klein kohln" (petit Cologne) par Gilles Bourdin, à aussi permis de découvrir la société "Scheepers Entreprise" qui propose quelques produits, certes encore jeunes, mais prometteurs, comme un logiciel de synthèse vocale en Français. On a pu aussi voir Brice Fromentin, un jeune programmeur qui prépare un jeu de combat assez impressionant (50 images par seconde, 64 personnages dans 500 poses différentes, musique 6 voix, etc...) qui sera probablement disponible pour Noel 96, sur CD ROM.

Malgré tout, le public de l'exposition était plus constitué de passionné de la machine, que par de nouveau utilisateurs. Cependant l'affluence record à permis de faire mesurer à AT l'importance du marché français. La prochaine expo, qui devrait avoir lieu vers Pâques, permettra peut être de mesurer l'évolution de la politque commerciale.

L'Amiga en France est donc capable de revenir, et même s'il doit (logiquement) rester une machine minoritaire, il ne décevra ni les anciens, ni les prochains acquéreurs du seul ordinateur qui contiennent un peu d'âme.

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